Les troubles du sommeil
Comment les reconnaitre ?
Selon l’INSERM, 1 français sur 3 serait atteint de trouble du sommeil. 16 % de la population serait atteinte d’insomnie chronique ; 5 % d’apnées du sommeil et 8% d’un syndrome des jambes sans repos.
Je ne dors pas assez !
“J’ai des difficultés à m’endormir et/ou je me réveille la nuit et ne peut me rendormir”
Mon trouble du sommeil est l’insomnie.
L’insomnie désigne un rapport problématique au sommeil : difficultés à s’endormir ou à maintenir son sommeil, fréquemment associé à de l’anxiété et de l’appréhension au moment du coucher et des conséquences dans la journée du fait du manque de sommeil.
Elle est souvent liée à des troubles anxieux ou à un syndrome dépressif (40% à 50% des cas) mais parfois associée à une pathologie du sommeil lui-même, à une maladie chronique, un traitement médicamenteux, un événement extérieur ou une période difficile. Elle peut également entraîner des troubles somatiques, une hypersensibilité sensorielle, des variations de l’humeur, une réelle altération de l’état de santé et de la qualité de vie.
Les causes des insomnies peuvent être multiples :
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Dans le cas d’une insomnie transitoire ( inférieure à 3 mois) les motifs sont souvent liés à un événement de vie, à l’anxiété, au stress ou à une mauvaise hygiène de sommeil (horaires de coucher et de lever irréguliers, erreurs comportementales, forte une exposition à la lumière des écrans) …
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Les insomnies chroniques ( supérieures à trois mois) quant à elles peuvent provenir d’un trouble psychologique (anxiété par exemple), d’un trouble du sommeil persistant (apnées du sommeil, syndrome des jambes sans repos), d’une pathologie chronique douloureuse ou inflammatoire…
À court terme, l’insomnie présente un impact sur la qualité de vie du patient : somnolence diurne, fatigue continue, troubles de l’attention et du jugement, perte de mémoire, etc.
À long terme, ce trouble du sommeil peut avoir des conséquences importantes : difficultés scolaires ou professionnelles, absentéisme, risques accrus d’accidents de la route, développement de pathologies comme le diabète, l’obésité, voire même certains cancers.
Je dors beaucoup !
“J’ai tout le temps envie de dormir”
Je souffre d’hypersomnie.
L’hypersomnie se caractérise par un temps de sommeil important, une difficulté à rester éveillé et une envie excessive de dormir. Elle touche indistinctement les hommes et les femmes, et débute la plupart du temps à l’adolescence ou dans les premières années de l’âge adulte. Il faut bien distinguer l’hypersomnie de la somnolence diurne (liée à un problème d’hygiène de sommeil, une dette de sommeil, une pathologie du sommeil…).
Somnolence diurne
La somnolence diurne se caractérise par une envie excessive de sommeil durant la journée (simple défaut de vigilance ou assoupissement total) et peut être évaluée par l’échelle de somnolence d’Epworth.
Hypersomnie et pathologies rares
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Narcolepsie : Somnolence avec accès irrépressible de sommeil, cataplexie (chute du tonus musculaire), hallucinations à l’endormissement et/ ou au réveil avec des épisodes de paralysies transitoires.
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Hypersomnie idiopathique : temps de sommeil allongé supérieur à 12, voire 14 heures par jour, importante difficulté au réveil (inertie du sommeil exagérée).
Je ronfle, respire mal et suffoque pendant mon sommeil !
Je souffre du syndrome d’apnées du sommeil.
Les apnées du sommeil se définissent par des arrêts répétés de la respiration au cours du sommeil.
Il s’agit d’un blocage du passage de l’air dans les voies aériennes supérieures. On parle alors d’apnées « obstructives ».
Elles sont pathologiques lorsqu’elles durent plus de 10 secondes et se répètent tout au cours de la nuit avec un taux supérieur à 5 par heure.
Ces anomalies respiratoires entraînent une chute d’oxygène dans le sang, des micro-éveils, un sommeil léger et non récupérateur avec des risques de complications cardiaques et vasculaires (hypertension artérielle, troubles du rythme cardiaque, infarctus, AVC…).
Les signes comprennent bien sûr ronflements nocturnes et pauses respiratoires, mais également sueurs pendant le sommeil, besoin de se lever pour uriner, maux de tête au réveil, fatigue, somnolence dans la journée et diminution des performances cognitives.
J’ai un rythme de sommeil perturbé !
“Mon rythme de sommeil est irrégulier ou décalé”
Ce sont les troubles du rythme circadien.
Le syndrome de retard de phase :
Il est le plus souvent rencontré chez les adolescents et les jeunes adultes, chez qui sont notés des changements dans le rythme du sommeil.
Le retard de phase est souvent présent chez l’adolescent qui a tendance à se coucher et se lever plus tard. Ceci est aggravé par le mode de vie (utilisation des écrans le soir, par exemple …). Cependant ce rythme n’est pas toujours compatible avec les obligations du quotidien puisqu’il induit un risque de manque de sommeil, de somnolence diurne, de difficultés d’apprentissage ou de conséquences psychologiques.
Le syndrome d’avance de phase :
Ce syndrome concerne plus fréquemment les personnes âgées qui présentent des difficultés à rester éveillées le soir et se réveillent très tôt le matin. Cette modification du sommeil est liée à l’évolution physiologique des mécanismes du sommeil liée à l’âge, mais également au manque d’exposition à la lumière en journée et à la diminution de l’activité physique.
J’ai des agitations nocturnes !
“Je fais des choses étranges durant mon sommeil”
Ce sont des parasomnies.
Éveils confusionnels, somnambulisme, terreurs nocturnes, paralysies du sommeil, troubles du comportement, cauchemars, rythmies de sommeil, énurésie.
Ces phénomènes physiques, moteurs et psychomoteurs au cours du sommeil n’ont en général pas de répercussion diurne. Dans le cas contraire, une consultation est recommandée.
Chez l’enfant et l’adolescent, les parasomnies les plus fréquentes sont le somnambulisme, les éveils confusionnels, les terreurs nocturnes et les cauchemars, alors que chez l’adulte, la parasomnie la plus fréquente est le trouble comportemental en sommeil paradoxal (boire et manger durant la nuit, parler en dormant…). Des éveils confusionnels peuvent également apparaître. De façon générale, le dormeur n’a pas conscience de ces comportements et ne s’en souvient pas au réveil (sauf pour les cauchemars).
“Mon corps bouge tout seul ou me dérange durant mon sommeil”
Ce sont des syndromes des mouvements périodiques nocturnes.
Répétition de mouvements involontaires et en général inconscients au cours du sommeil, entraînant la fragmentation du sommeil et la somnolence (parfois associé au syndrome diurne d’impatiences des membres inférieurs ou “syndrome des jambes sans repos” survenant à l’éveil).